EMPLOI : LES MAUVAISES RECETTES DE L'EXCEPTION FRANCAISE

 

Il y a deux manières de combattre le chômage :
- soit créer de vrais emplois dans les entreprises
, les seuls qui produisent plus de richesse qu'ils ne coûtent à la société,
- soit faire baisser les statistiques du chômage en créant des emplois bidons, en jouant sur les catégories de chômeurs et en définitive en éludant complétement le problème.

Tous les gouvernements qui se sont succédés ces 20 dernières années ont quasi systématiquement opté pour la seconde solution. Nous allons nous intéresser à quelques unes des "armes" (ou plutôt des subterfuges) employées et démontrer leur inefficacité patente.

 

Afin de démonter rapidement cette idée, nous allons nous contenter de pousser le raisonnment à ses limites.
Quelque brillant économiste dont un grand nombre pullulent à Paris autour des ministères a un jour déclaré qu'à chaque fois que l'âge de la retraite était abaissé de un an, le nombre de chômeurs diminuerait de 100 000.
Les socialistes, qui n'ont jamais rien compris d'autre à l'entreprise que ce que qu'ont pu leur en dire ces fumeux économistes de salon, se sont donc empressé de faire passer l'âge de la retraite de 65 à 60 ans, avec donc une diminution (toute théorique bien sûr) du nombre ed chômeurs de 5 x 100 000 = 500 000.

Mais il ne s'agit là que d'une première étape. Nous pouvons et nous devons être plus ambitieux et faire disparâitre totalement le chômage. Faisons un petit calcul. Il y a en France environ 3 500 000 chômeurs. Si on divise ce chiffre par le ratio magique de 100 000, cela fait 35. Il suffit donc de diminuer l'âge de la retraite de 35 ans pour faire disparaître le chômage.
60 - 35 = 25 ans. Si donc l'âge de la retraite était abaissé à 25 ans, il n'y aurait en France plus un seul chômeur...
Ni d'ailleurs plus un seul salarié pour payer les retraites, mais cela est une autre histoire.

Moralité, pendant que les Allemands ou les Italiens augmentent l'âge de la retraite, anticipant en cela sur la démographie déclinante de nos pays, les Français, plus malins que les autres, et bien que touchés par le même problème démographique, choisissent l'option inverse. Avec les résultats que l'on connaît.

Même raisonnement que pour les retraites.

D'une manière générale, l'ensemble des mesures prises vont dans le sens d'une réduction du temps de travail :
- à la semaine pour les 35 heures,
- à l'année pour la 5ème semaine de congés payés,
- sur une vie pour l'abaissement de l'âge de la retraite.

Le partage du travail, c'est la partage du chômage.
Faire travailler les Français 35 heures au lieu de 39, c'est leur imposer 4 heures de chômage par semaine en partant du principe que la quantité de travail est limitée et qu'elle doit être partagée. Les faire prendre leur retraite à 57 ans au lieu de 65, c'est leur imposer 8 ans de chômage.
Ceci constitue une vision totalement pessimiste qui admet implicitement l'impossibilité de créer de vrais emplois nouveaux.

Le travail créé le travail et le chômage créé le chômage.
Le libéralisme a au contraire une vision optimiste : Le travail n'est pas en quantité limité, puisque sa création dépend du nombre d'entrepreneurs et de leur motivation.

Selon la théorie fumeuse de la baisse du temps de travail écrite en lettres d'or dans le grand livre de l'histoire socialiste, la durée du travail devrait continuer à diminuer jusqu'à atteindre...0h par semaine.
En 1870, on travaillant en moyenne 3000 heures par an.
En 1955, 2000 heures par an.
En 1997, 1650 heures par an.
En 2000, grâce aux 35 heures, 1450 heures.
Si cela continue, il nous suffit d'attendre 2050 pour ne plus travailler du tout. Et si nous restons à attendre sans rien faire, c'est effectivement ce qui va se passer.

Lorsque vous posez à un économiste socialiste de salon (les seuls qu'ils aient en stock, car par définition les mots économiste et socialiste sont incompatibles), l'explication du faible taux de chômage aux Etats-Unis (moins de 5%), ils vont vous répondre invariablement : Aux Etats-Unis ils combattent le chômage en créant des "petits boulots" précaires et sans avenir.

Et lorsque vous demandez à ce même économiste socialiste de salon comment il va combattre le chômage en France, il va vous répondre : en créant des emplois jeunes.

Regardons donc ce que c'est un emploi jeune :

- Il servent à "mettre le pieds à l'étrier". Cela signifierait qu'une expérience "d'agent d'ambiance" dans le métro, d'aide scolaire dans un lycée ou de liseur de feux rouges à l'attention des daltoniens constitue un bagage qui intéressera une entreprise ? Croire cela c'est avouer une méconnaissance grave des réalités de l'entreprise. Si un patron a le choix entre un jeune diplômé de 22 ans, pas cher et qui s'intègrera facilement dans l'entreprise, et un jeune de 27 ans ayant fait 5 ans de léchage de timbre, qui lui sera déformé par sa vision administrative du (non) travail et qui réclamera à son patron capitaliste un salaire digne de lui, qui croyez vous que choisira le patron.

- Ce sont de vrais emplois. Ah bon, et c'est pour cela qu'ils ont une durée limitée à 5 ans. Tiens d'ailleurs, 5 ans c'est justement la durée du mandat électorale d'un député. Les socialistes, qui savent bien qu'ils ont de bonnes chances de se faire jeter en 2002, fausse alternance politique oblige, laissse donc à leurs succésseurs le soin de régler le sort de ces 350 000 jeunes qui se seront fait pigeonner.

- C'est toujours mieux que de les laisser sans rien faire. A court terme on peut tenir ce raisonnement. Comme justement les politiques raisonnent à très court terme, il est logique qu'ils l'aient adopté. Mais à 5 ans qu'en est-il ?
350 000 jeunes ayant entre 25 et 30 ans vont se retrouver, si le calendrier est tenu, à la rue un petit matin de 2002. Ils vont donc se pointer à la porte des entreprises tous fiers peut-être de leur expérience, et selon toute vraissemblance, ils vont se faire jeter au profit des jeunes qui sortent du système scolaire ou universitaire. A mon avis le retour sur terre sera alors pour eux bien plus dure à vivre, après 5 années d'illussionnisme, que si quelqu'un avait eu le courage de leur dire lorsqu'il était encore temps : Si vous chercher un travail, c'est dans les entreprises qu'il faut aller voir. Car tout le reste n'est que chimère.

Les emplois jeunes sont donc :
-
des emplois précaires, contrairement à ceux créés aux Etats-Unis qui sont de vrais emplois
-
des emplois parasites, qui sont subventionnés par les entreprises dont ils vont alourdir les charges, ce qui va contribuer à faire disparâitre de vrais emplois (cf. rappel ci-dessous).
-
des emplois bidons, qui ne vont pas constituer une expérience valable sur le marché du travail.

Rappel :
La création d'un emploi public détruit en moyenne 0,66 emplois privés et créé 1,66 chômeur et 1,70 inactif
(étude de l'OCDE sur la période 79-95).
A titre d'illustration la création de 350 000 emplois jeunes dans la fonction publique va donc entraîner la destruction de 230 000 emplois privés et va créer 580 000 chômeurs de plus. Merci Aubry.

D'après le note sur la foction publique écrite par Jean Choussat, directeur du budget sous un gouvernement socialites. L'ensemble de la note est accéssible depuis la page "La France au service de son administration".

Conclusion : Dans 5 ans, deux solutions seront possibles :

1 - Soit 350 000 jeunes seront mis à la porte des administrations. Ils seront devenus vieux et incasables sur le marché de l'emploi. Mais après si le chômage des jeunes est le problème numéro un, alors le résultat sera atteint puisque les jeunes chômeurs seront devenus des chômeurs vieux et qui plus est de longue durée.

2 - Soit 350 000 jeunes seront embauchés dans les administrations. Nous allons pulvériser alors le record du monde du nombre de fonctionnaires. Et le poids de la fonction publique deviendra tel que plus une entreprise ne pourra le supporter. Ce sera alors la dérive à la soviétique d'une France devenue plus collectiviste que le Grand Frère russe...

Si vous voulez être branchés, il faut prononcer "Rémi" et en parler avec vénération.
Dans RMI, il y a I comme insertion.
En pratique, on aurait mieux fait de l'appeler "la retraite à 25 ans".

Nous nous contenterons d'un exemple révélateur de sa véritable nature.

Il y a quelques mois, je me promenais en Corse, plutôt vers l'intérieur du pays, là où le touriste est rare. J'ai pu discuter avec pas mal de monde, dans les auberges ou en faisant du stop. Et le discours était souvent quelque chose du genre :
"Dans ce pays, il y a jamais eu de boulot pour les jeunes. Avant à 18 ou 20 ans ils partaient sur le continent pour chercher du travail. Ils allaient à Marseilles ou même à Paris, et ils ouvraient un bistrot ou une entreprise de transport. Maintenant, ils restent chez leurs parents. Et oui, avec le RéMI, ça leur fait de l'argent de poche. Comme ils sont logés, ça leur suffit. Alors ils restent toute la journée devant la télé ou alors ils vont au café;. Et ils se plaignent tout le temps.Je sais pas ce qu'ils vont devenir, mais moi je dis que c'est pas bon tout ça !"
A vous de juger.

Une chose est sûre. Un Rémiste, ce n'est pas un chômeur. Ou en tous cas ça ne rentre pas dans les statistiques du chômage, ce qui constitue, rappelons le, l'objectif principal des gouvernements succéssifs. Ils sont pourtant plus d'un million, et ce nombre s'accroit de manière continue. Car quand on est devenu Rémiste, on le reste. Comme pour la retraite...

L'ensemble des aides pour l'emploi coûte 300 milliards de Francs par an. Cette somme colossale (le montant de l'impôt sur le revenu) permet de subventionner 2 millions d'emplois non viables et de masquer 3 millions de chômeurs : préretraités, stagiaires, RMIstes, emplois jeunes, etc.
Mais elle ne permet pas de créer un seul véritable emploi.

Si vous voulez savoir comment créer de véritables emplois, cliquez ici...

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