La France a la
particularité d'avoir une population active, qui vit de largent
qu'elle gagne, très minoritaire (15 millions) comparée à
une population passiven, qui vit des redistributions de l'Etat,
largement majoritaire (26 millions).
Le contrôle direct des revenus d'une majorité de l'électorat
assure à l'Etat un moyen de pression qui lui assure la majorité
à toutes les élections, qu'il se présente sous l'étiquette de
gauche ou sous celle de la fausse droite.
Extrait de la page Philo :
La nature du contrat social passé dépend de deux choix :
Premier choix, déterminisme relatif ou absolu :
- Soit l'homme dispose d'une autonomie
décisive, en dépit des déterminismes socio-économico-culturel
et bio-psychologique qui le façonnent, et le
déterminisme qui s'impose à lui n'est que relatif,
même s'il n'est pas niable.
- Soit l'homme ne dispose d'aucune marge de d'autonomie et il est
soumis à un déterminisme absolu
qui prend la forme du réductionnisme. Dans ce cas il est
totalement irresponsable de ses actes. Il n'est en réalité
qu'un automate humain.
Deuxième choix, égalitarisme relatif ou absolu :
- Soit l'homme bénéficie d'un égalitarisme
relatif sous forme d'égalités des moyens. Il
est responsable des résultats et ne bénéficie que d'un filet
de sécurité minimum en cas d'échec.
- Soit l'homme bénéficie d'un égalitarisme
absolu. Quelle que soit sa contribution à la
société, il est assuré d'une égalité de
résultats, qui plus est selon ses besoins.
La société française a fait le choix :
- Du déterminisme absolu : Les Français sont irresponsables de
leurs actes et ne sont que des automates humains
- De l'égalitarisme absolu : Quelle que soit sa participation à
la société, qu'il produise de la richesse ou non, qu'il
travaille ou non, qu'il fasse preuve de volonté ou non, le
revenu dont il bénéficiera sera le même.
La mission de l'Etat est d'assurer le respect de ces deux
postulats :
- Retirer à toute personne résident sur le territoire toute
responsabilité de ses actes.
- Assurer un revenu à chacun un revenu qui soit fonction de ses
besoins et non de sa participation à la société.
Le schéma suivant (désolé pour ceux qui l'ont déjà vu) montre la répartition de la population française :
Il fait apparaître que 15 millions de personnes produisent la quasi totalité de la richesse.
Face à cette population active, on a une
population "passive" composée de :
- 2,5 millions de personnes travaillant dans les entreprises
publiques
- 5,5 millions de fonctionnaires
- 12 millions de retraités
- 6 millions de personnes à la recherche d'un travail
Soit au total 26 millions de personnes (43 avec les entreprises
publiques).
On suppose que les 17 millions de personnes restantes (jeunes et personnes ne recherchant pas un travail) sont réparties dans les deux catégories (population active et population passive) au prorata de leurs poids respectifs.
En résumé, sur le total des personnes
percevant un revenu,
- 15 millions de personnes vivent de l'argent qu'elles gagnent.
Elles constituent la population active.
- 26 millions de personnes vivent de l'argent reçu de l'Etat.
Elles constituent la population passive.
Il apparaît donc que la population "passive" est presque deux fois plus nombreuse que la population "active".
Puisque nous sommes en démocratie et que ces deux populations
constituent la quasi totalité de l'électorat, on en conclut que
l'Etat contrôle directement le revenus de plus de 60% des
électeurs.
Cela constitue à coup sûr un moyen le pression idéal pour
s'assurer une clientèle fidèle.
Tant que l'Etat contrôlera directement les revenus de
plus de 60% des Français, il saura s'assurer une majorité.
Et tant qu'il disposera de la majorité, il se gardera bien de
changer une situation aussi avantageuse en réduisant le poids de
l'Etat.
Nous sommes donc dans une
situation dont il est peu probable que nous sortirons autrement
que par la faillite totale.
Nous en sommes aujourd'hui arrivé à une situation où le seul moyen de gagner honnêtement de l'argent en France est de faire la chasse aux subventions.
Fini les petits entrepreneurs qui réussissaient "à la
force du poignet".
Fini les jeunes des "classes modestes" qui se hissaient
dans la société à force de travail et de volonté.
C'est maintenant le règne du fric facile distribué à ceux
qui gueulent le plus fort.
La justice n'est plus à l'ordre du jour (ce n'a d'ailleurs
jamais été une devise de notre République).
Seul problème, ce n'est pas avec ceux qui gueulent que nous construirons la France de demain, mais avec ceux qui bossent. Mais ceux qui bossent vont se lasser de constater que le travail ne paye plus...
La société française a tué la
responsabilité individuelle.
Le sort des individus ne dépend plus d'eux mais de ce que l'Etat
veut bien leur donner.
Rappel : Pour ceux qui aurait oublié, ou plus
probablement à qui on n'aurait rien dit, il existe dans les pays
développés deux principaux systèmes de retraite :
La retraite par répartition : Dans ce système
les "actifs" cotisent pour les retraités. Ce système
est celui en vigueur en France et à peu près nulle part
ailleurs. Il ne peut en effet fonctionner que si la population
active cotisante est plusieurs fois plus nombreuse que la
population retraitée...
La retraite par capitalisation : Dans ce cas chaque personne
gère individuellement sa retraite. Au lieu d'un prélèvement
obligatoire, chacun décide d'épargner en confiant son argent à
un organisme privé de son choix qui se chargera de le placer au
mieux. Ce système est en vigueur dans la plupart des pays
développés.
Les retraites coûtent 1000 milliards de Francs
par an. L'espérance de vie des hommes au delà de 60 ans est
d'environ 15 ans. Celle des femmes de 21 ans. Ce qui fait une
moyenne de 18,5 ans.
Au total ce sont donc 18 500 milliards de Francs qui sont dus aux
retraités actuels !!! Et encore s'agit-il ici d'un minimum, la
population de retraités croissant d'années en années.
Et grâce à notre brillant système de répartition, pas un franc de cette colossale dette n'a été mis de coté. Ce sont en effet les gentils salariés de mon espèce et de mon âge qui sont supposés payer... mais qui ne pourront pas payer.
Lors de la mise en place du système de répartition, il y avait 5 cotisants pour un retraité. Il y en a aujourd'hui 2; et dans 20 ans il y aura 1 cotisant pour 1 retraité ! Et le cotisant, ce sera moi.
Moralité, d'ici là le système aura explosé.
Résultat :
1) - Les retraites des personnes de 50 ans et plus ne pourront
pas être payées jusqu'à leur terme, ou en tous cas pas dans
les termes qui ont été prévus.
2) - Les salariés de moins de 50 ans comme moi, qui comptent
avec ravissement le nombre de points de retraite qu'ils ont
patiemment accumulés au fil des années contre d'exorbitantes
cotisations, n'auront rien. Car rien ne leur est du dans le
système de répartition.
La retraite est
donc un impôt comme les autres puisque les cotisations sont
obligatoires. Elle ne donne droit à aucun droit, ce qui est
logique puisque nous n'auront rien.
Pour conclure, une note d'optimisme : Rassurez vous, nos hommes politiques ne sont pas toujours aussi idiots qu'il y parait. Et ils ont très bien compris tout cela. La preuve, ils ont pris les "mesures qui s'imposent"et se sont votés, rien que pour eux, un système de retraite par capitalisation. Et après nous le déluge...
Il en est des retraites comme des autres facettes de
cet Etat Providence. L'Etat n'est pas une bonne assurance contre
les risques de la vie. La faillite est certaine, annoncée,
prévue, programmée, étudiée. Mais personne ne fait rien pour
l'empêcher.
Il est néanmoins à craindre qu'au règne de la pseudo
solidarité irresponsable va succéder celui du "chacun pour
sa peau" lorsque chacun se rendra compte qu'il ne pourra
plus compter que sur lui pour s'en sortir. Et ce jour n'est pas
si loin...
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Révision : 23-12-1997.