LE POIDS DE L'ETAT

 

La France détient parmi les pays industriels les tristes records que personnes ne nous envie de la part des richesses dépensées par l'état la plus élevée :
plus de 56% du PIB contre 39% en moyenne pour les pays de l'OCDE.

La dépense des administrations publiques (état, collectivités locales et sécurité sociale) en pourcentage de la production nationale devrait atteindre 57% en 1997 contre 39% en moyenne dans les sept grands pays industriels, soit 18% d'écart.

18% d'un PIB de 7860 milliards de Francs en 1997, cela représente plus de 1400 Milliards de Francs.
Cela représente 3 fois l'Education nationale, 4 fois l'impôt sur le revenu, 2 fois la TVA.

Si les dépenses de l'Etat français s'alignaient sur celles des autres pays de l'OCDE, nous pourrions supprimer en France :
- l'impôt sur le revenu
- la TVA
- la taxe de 500% sur les carburants : l'essence passerait de 6F à 1F !

Si avec ça n ne relance pas la consommation et si le Français ne retrouvent pas le moral, je veux bien manger mon clavier tout cru.

Malheureusement, ne rêvons pas. Plus de la moitié des richesses produites en France continue à être prélevées puis dépensées ou redistribuées par le sphère publique.
Quelques centaines ou milliers au maximum de fonctionnaires, syndicalistes ou autres technocrates parisiens décident en dépit du bon sens le plus élémentaire de l'attribution de plus de la moitié des richesses du pays.

Comment se fait-il que M. A qui gagne 5 fois le SMIG paye pour son assurance maladie 5 fois plus cher que M. B qui est Smicard ? Est-il plus malade ? A priori non, cela est indépendant.
Comment se fait-il que je sois remboursé 35 F une paire de lunettes payées 2000 F alors que je paye 50 000 F de cotisation par an ? Car le système est inefficace mais coûte une fortune.
Tout simplement car ce qu'on appelle une assurance maladie ou une cotisation retraite sont des taxes comme les autres.
Ce sont en effet des prélèvements obligatoires proportionnels aux revenus qui n'ont donc rien à voir avec un système d'assurance ou d'épargne. La preuve, les cotisations retraite que je paye ne sont pas épargnées pour ma retraite mais servent à payer les retraités actuelles. Et je sais déjà qu'à l'heure de ma retraite je n'aurais rien car le système aura fait faillite d'ici là.

Nous risquons d'oublier que ces prélèvements sont des impôts :
- d'une part car ils se sont à la source : ce sont les fameuses charges patronale,
- d'autre part car ces sommes sont gérées par les caisses de sécurité sociale et non par l'Etat.

Ces prélèvement représentent pourtant plus que le budget de l'Etat (plus de 2000 milliards de Francs) et sont gérées par les "partenaires sociaux", c'est à dire les syndicats et le patronat. C'est ce qu'on appelle le paritarisme. Et ces personnes n'ont de compte à rendre à personne.
Les syndicats, qui représentent 8% des salariés, (dont 2% de ceux du privé), gèrent donc un budget supérieur à celui de l'Etat sans rendre de comptes à qui que ce soit. Bravo l'exception française.

La réforme Juppé a timidement tenté de faire voter ces budgets, pour approbation uniquement, par l'assemblée. On connaît la réaction des syndicats (les "grandes grèves" de 95) qui voyaient ainsi menacée leur rente de situation.

Le schéma suivant montre les grands flux financiers en France. Les calculs sont faits sur la base d'un PIB de 8000 Milliards de Francs
Remarque : L'Etat désigne sur ce schéma à la fois l'Etat national, les collectivités locales (régions, départements, communes) et les partenaires sociaux.

 

Ce schéma montre clairement que l'Etat n'a que deux sources de financement :
- la minorité qui produit de la richesse
- l'emprunt
Il ne redistribue qu'une partie de ses prélèvements, le reste servant au fonctionnement de l'Etat dont le rendement apparaît clairement comme catastrophique.
Malgré un taux de prélèvements unique au monde, on constate que l'Etat vit au dessus de ses moyens puisque il est contraint d'emprunter des sommes chaque année plus importantes.

La dette de la France a explosé ces dernières années. Elle traduit le fait que les recettes actuelles, malgré un taux de taxation record du monde, ne permettent plus de payer ces hordes innombrables de fonctionnaires et les "acquis sociaux" de nos chers fonctionnaires et salariés des entreprises publiques.
Nus vivons donc au dessus de nos moyens en nous endettant chaque année un peu plus depuis 20 ans et c'est moi, et probablement mes enfants, qui allons devoir payer les fantasmes collectivistes de nos chers dirigeants. Et cela je le refuse.

Nous vivons environ 20% au dessus de nos moyens.

La France est comme un famille qui gagnerait 10 000 F par mois et qui en dépenserait 12 000. Cette famille s'endetterait donc de 2000 F de plus tous les mois, et ne paierait à sa banque que les intérêts.

Lorsque nous voyons de telles familles, nous estimons que les parents ne sont pas responsables, et qu'ils doivent réduire leur train de vis ainsi que celui de leurs enfants s'ils veulent éviter la banqueroute. Et si ce ne sont pas les parents qui peuvent payer, la dette ira aux enfants qui devront bien s'en acquitter un jour.
Il en est de la France comme de cette famille; et de nos hommes politiques comme de ces parents : ils sont gravement irresponsables et préparent la banqueroute que tous les Français des générations arrivantes devront payer.

Le graphique ci-dessus montre l'évolution de la dette publique sur les 20 dernières années.

On constate que l'existence d'une dette importante est, contrairement à ce qu'on voudrait nous laisser croire, un phénomène récent puisqu'elle est passé sur cette période de 500 Milliards à près de 5000.
Dans un an, elle représentera plus de 60% du PIB, ce qui signifie que nous ne respecterons plus le critère de Maastricht concernant le niveau de la dette publique.
La dette de l'Etat est de près de 5000 Milliards de Francs
Cette dette représente 170 000 F par Français actif.

 

Le coût des seuls intérêts de la dette est de près de 300 milliards de Francs, sans qu'avec cela la dette diminue le moins du monde. C'est plus du double du budget de la Défense et plus de la moitié de celui de l'éducation.
Quand vous payé 100F d'impôts, 20F servent uniquement à payer les intérêts de la dette,
c'est à dire à RIEN DU TOUT.

Copyright © : Ces deux graphiques proviennent de la lettre économique du CCF de juin 1996 : "Jusqu'où ira la dette publique ?" disponible sur Internet (cf : liens)

 

Rappel : Pour ceux qui aurait oublié, ou plus probablement à qui on n'aurait rien dit, il existe dans les pays développés deux principaux systèmes de retraite :
La retraite par répartition : Dans ce système les "actifs" cotisent pour les retraités. Ce système est celui en vigueur en France et à peu près nulle part ailleurs. Il ne peut en effet fonctionner que si la population active cotisante est plusieurs fois plus nombreuse que la population retraitée...
La retraite par capitalisation : Dans ce cas chaque personne gère individuellement sa retraite. Au lieu d'un prélèvement obligatoire, chacun décide d'épargner en confiant son argent à un organisme privé de son choix qui se chargera de le placer au mieux. Ce système est en vigueur dans la plupart des pays développés.

Les retraites coûtent 1000 milliards de Francs par an. L'espérance de vie des hommes au delà de 60 ans est d'environ 15 ans. Celle des femmes de 21 ans. Ce qui fait une moyenne de 18,5 ans.
Au total ce sont donc 18 500 milliards de Francs qui sont dus aux retraités actuels !!!
Et encore s'agit-il ici d'un minimum, la population de retraités croissant d'années en années.

Et grâce à notre brillant système de répartition, pas un franc de cette colossale dette n'a été mis de coté. Ce sont en effet les gentils salariés de mon espèce et de mon âge qui sont supposés payer... mais qui ne pourront pas payer.

Lors de la mise en place du système de répartition, il y avait 5 cotisants pour un retraité. Il y en a aujourd'hui 2; et dans 20 ans il y aura 1 cotisant pour 1 retraité ! Et le cotisant, ce sera moi.

Moralité, d'ici là le système aura explosé. Résultat :
1) - Les retraites des personnes de 50 ans et plus ne pourront pas être payées jusqu'à leur terme, ou en tous cas pas dans les termes qui ont été prévus.
2) - Les salariés de moins de 50 ans comme moi, qui comptent avec ravissement le nombre de points de retraite qu'ils ont patiemment accumulés au fil des années contre d'exorbitantes cotisations, n'auront rien. Car rien ne leur est du dans le système de répartition.
La retraite est donc un impôt comme les autres puisque les cotisations sont obligatoires. Elle ne donne droit à aucun droit, ce qui est logique puisque nous n'auront rien.

Pour conclure, une note d'optimisme : Rassurez vous, nos hommes politiques ne sont pas toujours aussi idiots qu'il y parait. Et ils ont très bien compris tout cela. La preuve, ils ont pris les "mesures qui s'imposent"et se sont votés, rien que pour eux, un système de retraite par capitalisation. Et après nous le déluge...

 

Explosion de la dette et cohortes de fonctionnaires inefficaces, telles sont les deux plaies de l'Etat Français.
Il en résulte un rendement de l'Etat inférieur à 50% :
Lorsque l'Etat prélève 100F, plus de 50 vont être détruit.

L'Etat en France est donc devenu une gigantesque machine à détruire la richesse produite par les autres.
Mais tout ceci à un sens : L'Etat Providence inconditionnel tient une majorité d'électeurs et assure ainsi son renouvellement élections après élections aux dépends de la minorité besogneuse.

Pour en savoir plus, rendez-vous à la page suivante : l'Etat Providence.

 

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Révision : 23-12-1997.