LA FRANCE DES EXCLUS
Chapitre emploi

Les chiffres du chômage pris en compte par les "politiques" ne correspondent qu'à une partie de la population exclue de la vie économique. Il y a en effet au total près de 7 millions de personnes "hors jeu" en France aujourd'hui, comme le montre le décompte suivant :

Chômeurs au sens BIT (bureau international du travail) : 3 100 000
RMIstes (dont plus de 10% dans les DOM qui représentent moins de 2% de la population) 1 000 000
Personnes en formation 350 000
Préretraités 467 000
Contrats initiatives emploi 663 000
Temps partiels non choisis, comptabilisés à 50%
(en attendant que nous fassions tous parti de cette catégorie, grâce aux 35 ou 32 heures...)
1 575 000 x 50%
= 787 000
Non inscrits à l'ANPE 250 000
TOTAL : 6,6 millions 6 618 000

Ces 6,6 millions sont à comparer aux 15 millions de personnes qui travaillent dans le secteur privé.

Le reste de la population active est en effet composé de
- 5,8 millions de fonctionnaires,
- 2 millions de personnes qui travaillent dans des sociétés nationales et dont l'emploi est de fait protégé,
- 2 millions d'emplois qui sont financés par les aides publiques.

Le taux de chômage réel est donc :
- de 26% si on le compare à l'ensemble de la population active,
- de 34% si on le compare à la population active moins les fonctionnaires
(qui sont de toutes façons pour une bonne partie des chômeurs déguisés).

 

La vraie raison du chômage n'est pas la mondialisation mais l'Etat.
Les dépenses de l'Etat représentent en France 57% du PIB, contre 39% en moyenne pour les pays de l'OCDE.
Cela se traduit par des prélèvements sur les entreprise plus élevés en France que dans le reste du monde et donc par un désavantage concurrentiel de 25% (cf. page "les besogneux").

Pour faire partie de la population active marchande en France, il faut être 25% plus productif que dans les autres pays développés. Il est donc normal que la sélection à l'entrée soit en France plus difficile, ce qui explique qu'un nombre croissant de personnes est exclu de cette population.

La pression productiviste que subit la population active est en France plus élevée que dans tous les autres pays industriels et s'accroît d'année en année. Cela est du non pas, comme certains voudraient le laisser croire, à la pression de la concurrence mondiale, mais au poids record des dépenses de l'Etat dans notre pays.

Si nous voulons permettre aux "exclus" de rejoindre la population active, nous devons, non pas leur donner de plus en plus d'aides qui augmentent les dépenses de l'Etat et contribuent à exclure de nouvelles personnes, mais au contraire diminuer les dépenses de l'Etat pour faire baisser la pression productiviste et abaisser ainsi le niveau de sélection à l'entrée.

 

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Révision : 15-12-1997.