EDUCATION
ou formation ?

L'éducation nationale prétend tout faire : Eduquer à la vie en société, enseigner la morale civique, faire plaisir, occuper les jeunes, et accessoirement leur permettre de s'insérer dans le monde du travail.
A vouloir trop en faire, elle fait tout mal, ce qui ne l'empêche pas de dépenser beaucoup d'argent : 500 milliards chaque année, soit près de 10 000 Francs par an et par Français.

Selon un sondage réalisé en novembre 96, 69% des élèves et des parents estiment que l'école doit servir en priorité à accéder au monde du travail.
L'éducation nationale ne considère pourtant pas qu'il s'agit d'un de ses objectifs prioritaires. Elle préfère assurer l'épanouissement des jeunes.

Exemples des résultat obtenus :
- Il y a autant d'étudiants en psychologie que de psychologues en activité, voire pire dans certains cas comme à Besançon : 600 étudiants inscrits en DEUG pour 10 emplois proposés chaque année.
- Même situation pour les professeurs d'éducation physique : 400 étudiants inscrits en Staps (activités physiques et sportives) pour 35 postes ouverts au Capes.
- A l'opposé les filières qui offrent de réels débouchés (informatique, gestion) sont loin de rencontrer autant de succès que les filières cul de sac !

Tout se passe donc comme si la mission de l'Education nationale était de faire plaisir aux jeunes plutôt que d'assurer dans l'intérêt du pays, mais surtout des jeunes lorsqu'ils le seront un peu moins, la formation aux métiers dont on aura besoin demain.

Au nom de quoi paye t-on avec nos impôts des formations bidons à des étudiants mal orientés qui ne font que suivre des modes ?
Ne serait-il pas plus intelligent de les orienter vers les filières à débouchés, en instaurant si cela est nécessaire des quotas ?
Autant de places en université (à un quota d'échec prêt) que d'emplois à la fin.

Car là aussi l'angélisme fait des ravages.
- A quoi bon faire croire à des jeunes qu'il suffit d'avoir des diplômes pour trouver du travail. Tant qu'il y aura 100 000 postes de cadre par an et 300 000 jeunes diplômes formés chaque année, il y aura 200 000 déçus, des universités encombrées inutilement et des dépenses inutiles ?
- A quoi bon faire croire qu'il n'y aura pas de sélection, car la sélection si elle n'a pas lieu à l'entrée à l'université aura lieu à la sortie, sur le marché du travail ?

Il convient donc de définir clairement les objectifs prioritaires de l'éducation nationale, ce qui voudra probablement dire remettre en cause les objectifs actuels.
Si l'on écoute les écoliers, les étudiants et leurs parents, il apparaît que ce que le Français attendent, c'est avant tout une formation qui permette de s'insérer dans le monde du travail. Et le reste n'est que vanité.

Il résulte de ce flou dans les objectifs donnés à l'éducation nationale des résultats pour le moins médiocres dont voici quelques illustrations :
- A l'entrée en sixième, un quart des enfants ne maîtrise pas les compétences de base en calcul, et un tiers en géométrie. 13,5% ne savent pas lire et 40% ne maîtrisent que les compétences de base en lecture.
- Chaque année 100 000 jeunes sortent de l'école sans diplôme, dont 60 000 n'ont pas atteint le niveau CAP ou BEP.
- Les chances d'accéder au deuxième cycle universitaires plafonnent à 66% pour les bacs généraux, 27% pour les bacs professionnels.
- Un an après la fin de leurs études universitaires, 21% des jeunes Français sont encore au chômage contre 10% des Allemands, 8% des Irlandais ou 6% des Américains.
- Le taux de chômage des moins de 25 ans est passé de 5% en 1974 à 25% en 1996 et continue de croître !

De manière générale l'université française se classe parmi les plus mauvaises, non seulement des pays européens et les Etats-Unis, mais également derrière les pays d'Asie qui, avec des budgets moindres obtiennent des résultats bien meilleurs.

Pourtant la France est le numéro 2 mondial, derrière le Canada, des dépenses publiques d'éducation comme le montre le graphique ci-dessous :

La politique du "toujours plus d'argent" n'est donc visiblement pas la bonne, contrairement à ce clament les syndicats omniprésents à longueur d'année (scolaire, c'est à dire pas très longtemps...)

 

Voici, en vrac et parmi tant d'autres, quelques uns des points de graisse du Mammouth :

Tous ces exemples montrent bien ce à quoi conduit le "collectivisme" à la française :
- Coûts énormes
- Inefficacité chronique
- Incapacité à se réformer

Plutôt que de construire de nouvelles universités, utilisons celles qui existent déjà, mais 9 mois par an au lieu de 6 !

Ce n'est pas à une énième réforme de l'éducation qu'il faut procéder. Aucune n'a jamais vraiment changé quoi que ce soit. Mais à une véritable révolution, quitte à couper quelques têtes...

 

Retour chapitre société

Copyright © 1997 MLR
Reproduction intégrale vivement conseillée avec mention d'origine.
Révision : 15-03-1998.