LES
DEUX GUERRES MONDIALES |
On trouvera dans cette page, un peu dans le désordre,
quelques idées et questions sur les deux guerres de 14-18 et
39-45. Cette réflexion méritera d'être poursuivie, ce qui
s'est passé à cette époque ayant encore aujourd'hui une
influence forte sur la vie politique et les modes de pensée de
Français.
Sur 39 millions d'habitants, la France a eu 1 300 000 morts, tous ou presque des hommes entre 18 et 40 ans, en pleine force de l'âge. Le nombre total de victimes de cette guerre fut de 8,5 millions.
Cette guerre, dont les Français pensaient
qu'elle serait joyeuse et courte en août 14, fut probablement la
plus difficile épreuve qui fut jamais imposée à notre pays. Il
suffit de regarder les monuments aux morts de tous les villages
de France pour comprendre à quel point toutes les familles
françaises furent touchées.
La lecture de quelques récits, en particulier le très émouvant
"Ceux de 14" de Maurice Genevois" donne un petite
idée, 80 ans plus tard, des atrocités qu'eut à subir - ou à
commettre - le peuple des paysans de France.
A l'évocation de cette période, deux question
s'imposent à moi :
1 - La France et les Français auraient-ils supporter cette
épreuve et auraient-ils fait preuve d'un si extraordinaire
courage s'ils avaient su à l'avance ce qui les attendait ?
2 - La France d'aujourd'hui a-t-elle encore le 10ème de cette
force qu'elle possédait à l'époque ?
Cette guerre marque également la fin des
certitudes de l'occident.
La mort par suicide collectif d'une génération d'Européens est
également celle d'un modèle de société.
La seconde guerre mondiale n'a été pour l'Occident que le
prolongement de la première.
1918 marque le début du doute de l'Occident vis à vis de lui
même. 1998 sera la 80ème année du doute. Encore quelques
décennies de ce doute générateur de décadence et notre
société aura disparue pour être remplacée par une autre.
La connaissance des événements de 14-18 est donc indispensable à la compréhension de la société de 1998 et au delà.
Cette défaite est la plus effroyable qu'ai subi la France en en 10 siècles d'histoire.
Elle a fait plus de 85 000 morts en 6 semaines.
Les Allemands ont fait environ 2 millions de prisonniers sur
cette même période.
Cette défaite est à la fois militaire et politique.
Quand on s'intéresse à ce qui s'est passé
pendant ces quelques semaines, on peut être choqué par un
certain nombre de points :
- Pourquoi toutes les villes de plus de 20 000 habitants,
réfugiés compris, ont-elles été déclarées villes ouvertes
c'est à dire n'ont pas été défendues ?
- Pourquoi les maires de la plupart de villes consignaient-ils
les soldats dans les casernes sans armes, ordres qui fautes de
moyens de communications suffisants avec l'état major furent
souvent suivies et eurent comme résultat que des dizaines de
milliers de soldats furent faits prisonniers sans avoir tiré un
seul coup de feu, ce qui correspondait aux souhaits de la
population civile ?
- Pourquoi les Marseillais bloquèrent-ils les pistes pour
interdire le décollage des avions anglais qui avaient pour
mission d'aller bombarder l'Italie en représailles des
bombardements effectués par les avions italiens sur la France ?
- Pourquoi le gouvernement français refusa-t-il que la flotte
continue le combat ou au moins soit préservée en rejoignant des
ports anglais, canadiens ou américains ?
- Pourquoi les parlementaires qui quittèrent Bordeaux à bord du
Massilia furent-ils mis en quarantaine à leur arrivée en
Afrique du Nord avec interdiction de s'exprimer sur le suite des
événements ?
- Pourquoi 99% des soldats français qui se trouvaient en
Angleterre lors de l'armistice choisirent-ils de rentrer en
France plutôt que de continuer le combat avec le général de
Gaulle ?
En conclusion, je me contenterai de citer une
phrase entendue à la radio :
"Cette défaite n'est pas un accident mais une
conclusion."
Pour ceux qui s'intéressent à cette période, la lecture
des ouvrages de Henri Amouroux s'impose, en particulier le
dernier "Pour en finir avec Vichy, tome 1 : les oublis de la
mémoire".
Il convient de rappeler que les premiers
résistants étaient en grande partie issues de la droite :
- Henri d'Astier était maurassien,
- Loustanau Lacau venait de la cagoule,
- d'Estienne d'Orve venait de la droite catholique,
- le colonel Remy était d'Action française.
Il convient également de rappeler que les premiers collaborateurs étaient les communistes. Suivant en cela (et comme toujours) les consignes de Moscou, ils prônaient ouvertement en 1940 et 41 la collaboration dans la droite ligne définie par le pacte germano soviétique.
Et on peut également rappeler que les actions
tant de collaboration que de résistance n'ont jamais concerné
qu'une infime minorité de la population, quelques dizaines de
milliers de part et d'autre avant 1944.
Deux points méritent d'être notés :
1- La participation de l'armée française à cette libération ne fut pas que symbolique. Tout le monde connaît les exploits de la 2ème DB qui libéra Paris (avec l'aide d'une division d'infanterie américaine), mais on oublie un peu trop souvent la 1ère armée sous les ordres de de Lattre qui s'est battu en Italie, puis a débarqué le 15 août en Provence afin de libérer le sud de la France. Sans oublier les maquis qui prirent souvent une part active à la Libération de régions entières.
2 - La libération fut l'occasion d'une quasi guerre civile.
Les communistes tentèrent de s'emparer du pouvoir par la force.
Les Américains tentèrent d'imposer à la France un régime de
pays occupé. Et ce fut grâce à de Gaulle et à
l'administration française restée en poste que nous pûmes
conserver un régime démocratique et souverain. Cette
complicité nécessaire au nom de la France entre un de Gaulle
rebelle et une administration coupable bien souvent de
collaboration est à l'origine de l'amnésie dont nous souffrons
sur la période de l'occupation.
Les archives sur cette époque sont loin, je pense, d'avoir été
exploitée complètement. Et nombre de charniers restent encore
à découvrir, en particulier dans les régions où les
mouvements de résistance communiste étaient bien implantés.
A ceux qui accusent un peu rapidement les occidentaux d'avoir bradés l'Europe de l'Est aux Russes, je tiens juste à rappeler l'état des forces en présence. Les occidentaux disposaient de 50 divisions, certes bien équipées et de bonne qualité - toutes les divisions américaines sont mécanisées - mais qui ne pesaient néanmoins pas lourd face aux 200 divisions et aux 50 000 chars dont disposait l'armée de l'URSS.
Ce sont en effet les Russes et non es Américains qui ont vaincu l'Allemagne nazie. Et jamais le débarquement de Normandie n'aurait pu réussir si les Russes n'avaient pas déjà saigné à blanc l'armée allemande sur le front de l'Est qui fut la plus abominable boucherie et la plus dure des guerres que le monde ait connu à l'exception des grandes batailles de la première guerre mondiale.
Le "lâche abandon" de l'Europe de
l'Est opéré à l'issu du mythique marchandage de Yalta ne fut
donc jamais que le résultat du rapport des forces qui existait
alors en Europe. Et peut être pouvons nous nous estimer heureux
que l'existence de la bombe atomique n'ait empêché les Russes
de prolonger l'Europe de l'Est jusqu'à Brest...
La seconde guerre mondiale a fait environ 500 000 victimes en France dont la plupart sont des civiles.
Les bombardements alliés sur la France ont tués plus de monde (40 000 personne) que les bombardements allemands sur l' Angleterre (30 000) quoi qu'en retienne l'histoire.
Le nombre de juifs déportés est de 75 000 soit 25% de la population juive totale. C'est bien sûr un quart de trop. Mais il faut savoir qu'aux Pays-Bas ce taux fut de 90%, malgré l'héroïsme de la population. Force est d'admettre que l'existence d'une zone libre jusqu'en novembre 42 a sauvé des dizaines de milliers de vies humaines.
Les opérations militaires ont fait 150 000 morts dont 90 000 lors de la bataille de mai-juin 1940.
Le nombre de résistants déportés est de 40 000.
Face à ce bilan, il me paraît historiquement non justifié de ne retenir de cette période que la déportation des juifs comme cela est fait aujourd'hui. Les juifs eux même n'ont rien à y gagner si ce n'est le risque de voir renaître un courant hostile à leur encontre dont l'origine serait la myopie historique dont font preuve certains de nos contemporains.
A titre de comparaison toujours, les
Américains ont eu 300 000 morts environ pendant la seconde
guerre mondiale, tous militaires, alors qu'ils menaient la guerre
en Europe et dans le Pacifique.
L'URSS a officiellement 20 millions de morts entre 41 et 45, dont
un très grand nombre de victimes civiles causées par les
Allemands.
La nature des régimes en place, leur respect - pour les
Etat-Unis - ou leur indifférence - pour l'URSS - de la vie
humaine sont un facteur primordial d'explication de ce
gigantesque écart. Roosevelt n'a en effet jamais imposé à ses
GI's de charger à cheval face aux chars allemands pour
simplement démontrer à l'ennemi le courage de son peuple, pas
plus qu'il n'a mis en place de batteries d'artillerie à
l'arrière de ses propres troupes dont le rôle étaient de
rendre impossibles tout recul ou de le rendait en tous cas plus
risqué que la rencontre avec le vrai ennemi. Mais l'URSS
aurait-elle pu gagner la guerre sans les commissaires politiques
et sans le goulag ?
Cette simple expression explique bien des choses. Les 10, 20 ou 30 années qui ont suivi la guerre ont été entièrement marquées par ce qui s'était produit lors de cette période. Le bons étaient ceux qui se trouvaient à la bonne place lors de la cessation des hostilités, les méchants bien souvent les perdants.
Cette après guerre fut donc l'instauration d'un système de valeur qui règne encore et peut être une explications de l'oppressant "politiquement correct" qui sévit encore. Ainsi de l'impunité des communistes qui avec 100 millions de cadavres dans le placard peuvent encore parader au gouvernement, alors qu'heureusement on ne peut envisager un gouvernement de droite modérée associé à des nazis réformateurs. Et encore les communistes français n'ont ils même pas ressenti le besoin de se "réformer" ce qui de toutes façons ne changerait rien à leur illégitimité à exister encore.
On peut aussi se demander ce qui serait advenu d'un Mussolini qui serait resté neutre au lieu de s'allier avec le Reich. Et e suis prêt à défendre l'idée selon laquelle il serait mort de sa belle mort dans son lit comme cela arriva à Franco qui n'avait pas eu, lui, la mauvaise idée de s'allier avec les méchants.
Quand à Staline, imaginons un instant que les idées de Patton l'aient emporté et que les Américains se soient alliés avec les Allemands après un attentat contre Hitler qui aurait réussi en juillet 1944 pour se retourner contre l'URSS. Rommel et Patton se seraient battus ensemble, l'auraient probablement emporté, et le portrait de Staline aurait remplacé celui de Hitler dans les livres d'histoires d'aujourd'hui. Hitler aurait été oublié, comme le fut Staline, et peut être la Russie et l'Europe de l'Est n'auraient-elles pas passé 50 ans de décadence moral et matérielle sous le règne totalitaire du communisme comme cela se produisit.
Ces petits exemples volontairement provocateurs ne prétendent pas constituer des thèses irréfutables. Ils visent seulement à démontrer que les jugements que l'on nous a appris à porter sur l'histoire sont bien souvent trop hâtifs. Et qu'une étude plus fine, plus nuancée, plus détaillée des événements, de leur contexte, de la nature humaine aussi, peut nous permettre de gagner à la fois en intelligence, en lucidité et en modestie.
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