LA DEMISSION DE L'ETAT
Chapitre Etat

Croire que les hommes ne sont pas assez intelligents pour s'entendre en société sans l'intervention de l'Etat relève d'une condition archaïque de la condition humaine.
Alain Dumait, journaliste.

L'Etat français, a vouloir tout faire à commencer par ce qui ne le regarde pas, fait tout mal.
Son action est une démission quotidienne de ses fonctions régaliennes : sécurité, défense nationale, garantie des libertés élémentaires, justice.

Tous les jours des voitures brûlent dans les banlieues. Des policiers se font insulter, des gens se font agresser.
Nous sommes dans une situation de type intifada, les Français "de souche" jouant le rôle des Israéliens à la différence près que notre légitimité sur les territoire de la France par rapport à celle des agitateurs de banlieue ne peut être comparée à la situation dans les territoires occupés.

Dans l'ensemble des villes de France, les gens n'osent plus sortir seuls. Ils n'osent plus prendre le bus ou le métro. Toute jeune fille peut se vanter de s'être fait agresser plusieurs fois. Des bandes de "jeunes" vont régner leur loi sur des zones de non droit de plus qui se multiplient et s'étendent. La police renonce à faire régner la loi sur des portions de plus en plus importantes du territoire.

L'Etat, par démission ou par incapacité, ne fait plus régner la sécurité sur l'ensemble du territoire de la France alors que cela constitue une de ses missions essentielles.

 

La défense se réduit à "une variable d'ajustement - toujours à la baisse - lors des discussions des budgets.

Les gouvernements qui se succèdent depuis 20 ans ont été incapable de définir les missions assignées à nos armées.
Ils ont été incapables d'intégrer, même avec plusieurs années de retard, les changements de politique internationale.
Ils ont refusé de faire les choix industriels et économiques qui auraient permis de donner à nos armées les moyens nécessaires pour assurer les missions qui lui sont confiées.

Dans le domaine de la Défense, les décisions prises ont des conséquences sur 20, 30 ou 40 années. Cet horizon est bien supérieur aux capacités de projection intellectuelle de nos politiques qui ne raisonnent jamais au delà d'un mandat.

L'armée, en partie par auto-censure, ce n'est pas pour rien qu'elle est qualifiée de grande muette, se laisse mutiler en silence alors que la moindre suppression de poste dans le civil entraîne immédiatement une levée de bouclier.

Il résulte de cette non politique, au mieux peut on parler de gestion à court terme, un incapacité croissance de nos armées à remplir leurs missions.
Lors de la guerre du Golfe en 1990, la France avec une armée forte sur le papier de 500 000 hommes, était incapable d'en envoyer plus de 10 000 sur le terrain, équipés d'un matériel vétuste récupéré sur l'ensemble des unités. Nos avions ne volaient que de jour losqu'il faisait beau, et nos chars, un peu trop légers, étaient priés d'opérer sur les flancs, le centre étant considéré comme trop risqué pour nous.
La France n'a plus la capacité à mener de missions en Afrique sans le soutien logistique des Américains. Savez-vous que lors de la fameuse opération sur Kolwezi, les parachutistes français ont sauté d'avions américains ? Savez-vous que les interventions au Tchad n'ont été possibles que grâce aux Américains ?

Les industries de défense ne sont pas épargnées par ces non choix industriels.
A force de décaler des programmes pour faire des économies virtuelles, les matériels finissent non seulement par être obsolète dès leur mise en service, mais par coûter deux fois plus cher que le coût initial.
Lorsque la construction d'une frégate ou d'un sous marin est décalée d'un an tous les ans, les ouvriers des chantiers navals, qui ont le statut de fonctionnaire, continuent à être payés, même s'ils n'ont plus rien à faire. C'est la sous traitance qui trinque, mais la faillite d'une PMI n'est pas bien grave comparée au poste d'un ouvrier des arsenaux syndiqué CGT.

L'Etat n'assume pas sa responsabilité dans ce domaine, se comportant en gestionnaire et non en politique.. A une assurance sur le long terme, il préfère des économies budgétaires au mois le mois. A vouloir par anticipation toucher les "dividendes de la paix" entre 36 et 38, la France avait perdu gros à la loterie de l'histoire. Il convient aujourd'hui qu'elle renonce aux gains faciles et recommence à investir sur le long terme.

 

La liberté de circulation des personnes et des marchandises est un droit garantit par la constitution et par les traités européens, qui sont, rappelons le, au dessus supérieurs aux loi sur le plan juridique.

Les grèves des routiers, les manifestations des agriculteurs, les refus par les fonctionnaires d'assurer les services publiques font que cette liberté n'est pas assurée en France.
Les juridictions européennes nous condamnent régulièrement pour ce non respect. Mais la dictature du faux prolétariat, occupé par la défense de ses seuls intérêts, ne s'embarrasse pas de l'intérêt du pays et de son image dans le monde.

Au nom d'intérêts particuliers, les libertés élémentaires sont bafouées en France.

L'Etat n'assume pas, une fois encore, une de ses missions régaliennes.

 

Le coût du fonctionnement de l'Etat en France, 57% du PIB contre 39% en moyenne dans l'OCDE, se traduit par une pression fiscale sur l'économie de plus en plus insoutenable.

Travailler dans le privé en France, c'est assumer le rôle de vache à lait.
Créer une entreprise en France est devenu un acte quasi sado masochiste.

L'Etat, au lieu de créer un environnement favorable à la création de richesse, se place en ennemi de l'entreprise.

Le développement incontrôlé de l'Etat, l'accroissement constant du nombre de fonctionnaires parasites, l'ingérence de plus en plus destructive de l'Etat dans le monde économique sont autant de freins à la vie des entreprises, pourtant seules créatrices d'emplois et de richesses.

 

Notre classe politique est corrompue et les députés s'auto amnistient dans l'indifférence générale. Lorsque l'un de ses membres est condamné, elle retrouve la solidarité naturelle des mafieux et, avec le soutien des médias, fait campagne pour dénoncer l'injustice de la justice. Comme si les politiques devaient être au dessus de la justice.

Au nom de l'égalitarisme absolu et au détriment de la justice, ceux qui travaillent sont ponctionnés par l'Etat au profit de ceux qui vivent de l'argent gagné par d'autres.

Nous sommes priés de ne pas porter plainte dans les commissariat afin de préserver les statistiques de la criminalité.

Le moindre jugement de justice nécessite plusieurs années de procédures.

Les textes de loi sont devenus si nombreux, si mal écrits, si contradictoires et inutiles que plus aucun juriste ne peut prétendre ni connaître ni surtout interpréter la loi correctement.
Nul n'est censé ignorer la loi, mais à l'impossible nul n'est tenu !

La priorité donnée à la notion de justice en France est à l'image de son budget : la moitié du définit annuel de la SNCF.

 

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Révision : 22-12-1997.