ECONOMIE
PROPOSITIONS DE BON SENS

"Les Français ne comprennent pas grand chose à l'économie. Mais ce qu'ils ont compris c'est que ceux qui leur en parlent ne la comprennent pas non plus"
Alain Griotteray

Les hommes politiques, depuis 30 ans, ont eu maintes occasions de nous prouver, de nous re-prouver, et de nous re-prouver encore et encore leur incompétence en matière économique.

Si les hommes politiques étaient jugés à leurs actes, dans une logique d'entreprise, et non à leurs mots, dans une logique politique, cela ferait longtemps qu'ils auraient été mis à la porte.

De la Jupette aux 35 heures en passant par les charbonnages de France, le Crédit Lyonnais, Air France ou la SNCF, la nocivité des interventions de l'Etat dans le domaine économique est une évidence pour toute personne qui s'intéresse honnêtement au sujet. Et pourtant rien n'y fait, cela continue.

Le monde de l'entreprise commence heureusement à se lasser de ces ingérences de plus en plus nocives. Les 35 heures seront peut être la goutte qui va faire déborder le vase.
Une chose est sûre, ils sont tous unanimes à réclamer moins d'Etat sur le terrain économique.

Bien sûr l'économique et le politique devront gérer un espace commun. Les "services publiques" ou l'industrie de défense ne peuvent obéir qu'à des règles purement économique. Le libéralisme ne signifie pas, contrairement à ce que certains voudraient laisser croire, le règne du tout économique.
L'armée ou la police continueront à ne pas générer de profits car ce n'est pas leur rôle, de même que le service du téléphone ou de l'électricité en rase campagne continueront à être déficitaires.
Il ne s'agit là que d'exceptions qui ne s'appliquent qu'à une petite partie des entreprises nationales aujourd'hui. Au nom de quel service publique le Crédit Lyonnais a-t-il le droit de perdre 150 milliards de Francs. Et en quoi le fait d'appartenir à l'Etat autoriserait-il Air France à être moins efficace que les compagnies concurrentes.

Nos préconisations sont donc les suivantes :

1 - Il faut tracer une frontière claire entre ce qui est du domaine de l'économie pure et les territoires sur les quelles il est justifié que l'Etat intervienne. Cela doit se traduire par une très nette limitation du domaine d'intervention de l'Etat et par la privatisation de tout ce qui n'est pas service publique (banque,assurance, transport aérien, etc.)

2 - Les interventions de l'Etat dans le domaine économique doivent se limiter au strict minimum.

3- Lorsque ces interventions sont nécessaires (dans l'industrie de défense et dans les services publiques) elles doivent être conduites par des personnes ayant une réelle compétence économique et qui sauront pondérer dans leurs décisions le politique et l'économique.

 

Les rapports sociaux dans les entreprises sont encore bien souvent des rapports entre "classes sociales".

Les patrons sont souvent assimilés à des "aristocrates", les cadres sont trop souvent issus d'une classe "bourgeoise", les techniciens sont les cadres qui n'ont pas réussi à le devenir pour cause d'origine sociale, ou alors ce sont des cadres "maison" qui n'en sont de des demis. Quant aux ouvriers et aux employés, ce sont les enfants d'ouvriers ou d'employés.

Cette situation trouve ses origines à la fois dans notre système éducatif et dans un système de valeur très imprégné d'idéologies encore très répandu aujourd'hui.

Ces rapports de classe sont les causes des "blocages" de l'économie française :
- Blocages à la progression des carrières. Il est devenu aussi dur de devenir cadre quand on est pas bac+5 que de devenir officier dans la marine de Louis XVI si l'on était pas noble. Une aristocratie de fait s'est mise en place qui est en contradiction avec les idéaux d'ascension sociale chers à la République.
- Blocage à l'évolution de l'organisation du travail. Le dialogue social, qui est précisément le dialogue entre les classes sociales et qui porte donc particulièrement bien son nom, est une expression des joutes politiques au lieu de se faire dans le sens de l'intérêt des entreprises. Les objectifs de ce dialogue sont donc détournés. Il en résulte une impossibilité, au nom de valeurs politiques, à faire évoluer l'organisation du travail, ce qui correspond pourtant à un impératif économique.
Les syndicats, qui sont les représentants du politique dans l'entreprise, sont en grande partie responsable de ce blocage.

Nos préconisations sont donc les suivantes :

1 - L'économie et le politique doivent être aussi isolés que possibles. Pour cela, les syndicats actuels trop politisés devront abandonner leur monopole afin de permettre la création de "syndicats libres" par entreprise qui défendront les intérêts des salariés et de l'entreprise.
Ces "syndicats libres" dont la création doit être encouragée, seront les interlocuteurs des patrons dans un "
dialogue d'entreprise". Ils remplaceront donc les syndicats politiques actuels et mettront fin à l'archaïque dialogue social tel qu'il est pratiqué aujourd'hui.

2 - Les évaluations et promotions en entreprise, en particulier dans les administrations et entreprises publiques, devront se faire sur des critères individuels de compétence et non plus sur des critères collectifs d'appartenance à tel ou tel groupe.
Cette proposition signifie remettre à plat les conventions collectives et le peut être une partie du droit du travail. Mais à l'heure où tout évolue, il paraît logique que le système mis en place après la guerre, aussi géniale qu'il ait pu être à l'époque, soit aujourd'hui dépassé. Dans MLR, il y M comme Mouvement. Il faut donc que ça bouge...

 

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Révision : 18-12-1997.